Traduction par:
Adriana L. Reyes
Menaca Amilee
Nielsen-Mueller
Laura Menaca
Maryana Menaca
Sydney Davis
Une nouvelle université ouvrira en Ontario pour sa première cohorte d’étudiants en septembre de cette année, avec une différence essentielle qui la distingue des 21 autres universités de l’Ontario : L’Université de l’Ontario français (UOF) sera entièrement francophone, la première université de langue française dirigée par et pour les francophones de l’Ontario.
L’université sera le résultat d’un grand effort de la part des francophones et des Franco-Ontariens pour avoir une université de langue française en Ontario. La proposition initiale de l’UOF, présentée par le Parti Libéral en 2017, a été annulée par les conservateurs, suivant dans les traces des projets pour trois autres campus francophones approuvés et rejetés qui auraient été des ajouts aux universités ontariennes déjà existantes.
Le feu vert pour l’UOF a finalement été donné en septembre 2019, lorsque le gouvernement conservateur de l’Ontario a révisé sa décision et a accepté de couvrir la moitié du financement de l’université, signant le protocole d’accord par lequel il s’engageait formellement à collaborer avec le gouvernement fédéral pour créer l’UOF.
« Avec la mise en place de cette entente de financement avec le gouvernement du Canada, la mise en œuvre de la première université de langue française de l’Ontario dirigée par et pour les francophones se poursuit », a déclaré Tanya Blazina, personne-ressource pour les médias du Ministère des Collèges et Universités de l’Ontario.
Le projet de L’UOF sera soutenu par un investissement de 126 millions de dollars sur huit ans. Ce financement sera partagé entre le gouvernement du Canada, qui prendra en charge la moitié des coûts, pour un total de 63 millions de dollars pour les quatre premières années, et le gouvernement de l’Ontario, qui s’est engagé à contribuer la même somme pour les quatre années suivantes.
« En signant l’accord de financement bilatéral concernant l’UOF, les gouvernements fédéral et provincial ont affirmé leur engagement à répondre aux besoins des plus de 620 000 francophones de l’Ontario en matière d’éducation post-secondaire », a déclaré Mme Blazina.
Après cette période de 8 ans, l’UOF sera financée comme toutes les autres universités de l’Ontario.
Certains pensent que l’UOF s’est fait attendre trop longtemps. Alors que les 800 000 anglophones du Québec ont 3 universités, les 40 000 francophones du Manitoba ont une université, et les 30 000 francophones de la Nouvelle-Écosse ont une université, les plus de 600 000 francophones de l’Ontario n’auront pas d’université tant que l’UOF ne sera pas construite.
« Sachez que le gouvernement de l’Ontario a été toujours en faveur de cette université », a déclaré Mme Blazina.
« L’Ontario s’est fait une réputation mondiale de leader dans l’éducation post-secondaire et accueille l’UOF comme le plus récent membre de la famille des collèges et universités de l’Ontario ».
Avant cette initiative, les étudiants qui voulaient étudier en français en Ontario au niveau universitaire avaient le choix se rendre dans quelques universités seulement où la programmation peut être limitée, et où ils étudiaient aux côtés d’étudiants anglophones beaucoup plus nombreux ayant souvent un choix de programmes beaucoup plus large.
L’UOF proposera des programmes de diplôme en études urbaines, en pluralité humaine, en culture numérique, en économie mondiale et en pédagogie de l’enseignement supérieur, et elle s’associera à d’autres universités et collèges pour offrir d’autres programmes, comme un diplôme en gestion.
L’UOF encouragera et permettra aux Ontariens francophones de poursuivre leurs études dans un cadre familier sans pour autant sacrifier la qualité de leur enseignement.
Certains Ontariens ont exprimé leur inquiétude quant au choix de l’emplacement de l’UOF. L’université sera située à Daniels, à Toronto, quartier avec une communauté polyvalente, où résident également l’OCAD et George Brown College. Le coût élevé de la vie dans la région, ainsi qu’une occasion manquée de stimuler l’économie d’une petite communauté, font de ce choix un choix discutable.
Dyane Adam, présidente du Conseil des Gouverneurs de l’UOF, a déclaré lors d’une conférence de presse que la raison du choix est que 30 % des francophones vivent dans la région du Grand Toronto/ métropolitaine de Toronto, et que seulement 3 % des cours post-secondaires sont offerts en français. De plus, le nombre d’écoles françaises et de programmes d’immersion en français dans la région est « en plein essor ».
Mme Blazina a souligné l’objectif initial derrière le désir de fournir un accès étendu à l’éducation française : « [Notre priorité] est d’offrir aux étudiants l’éducation et la formation nécessaires pour répondre aux besoins du marché du travail d’aujourd’hui et de demain ».
L’UOF accueillera sa première cohorte à l’automne, avec un plan visant à faire croître l’école de 1000 à 2000 élèves au cours de la première décennie/ d’ici 2030.